Base de maintenance de l’Airbus A380 d’Air France
Le hangar de l’A380, composé d’éléments de programme très divers (hangar de maintenance, magasins de stockage, ateliers, bureaux), pose d’emblée la question des échelles tout en posant la question du rapport au paysage aéroportuaire.
L’échelle globale du projet crée la possibilité de donner à l’ensemble les qualités et l’identité d’une petite cité : une cité technique.
Les recherches morphologiques du bâtiment se sont orientées vers des organisations spatiales susceptibles de tisser des liens forts entre les sous-ensembles fonctionnels, tout en respectant scrupuleusement la gestion des flux des personnes, des pièces, des véhicules et des avions. La géométrie du projet amène à créer entre les échelles techniques et de services une véritable rue intérieure au projet.
Pour accompagner spatialement ce mouvement, un sol végétal a été introduit dans l’environnement technique. A l’échelle démesurée du site de Roissy, le patio-jardin constitue un espace extérieur privilégié, qui permet d’atténuer le fort contraste entre l’intériorité du hangar et l’atmosphère inhospitalière de la plate-forme aéroportuaire.
Le parti pris architectural offre au projet une lumière présente dans ses quatre orientations diurnes : au sud à travers des brise-soleils ; à l’Est et à l’Ouest en partie haute, en partie basse à travers une bande vitrée offrant la vue sur le paysage, et enfin au Nord sur toute la façade grâce à de titanesques portes en forme de paravents japonais.
Cette diversité des vues et des apports lumineux, suivant l’exposition solaire, contribue aussi à humaniser l’activité industrielle associée à l’avion.
On est face à une « boite à lumière » qui réussi à capter les nuances subtiles des ciels changeants de Roissy, dont l’effet le plus saisissant est le cadrage d’un ciel d’une profondeur infini depuis la rue intérieure au travers du hangar, une fois les portes coulissantes ouvertes.