Aux numéros 82 et 82 A de l'avenue de l'Armée, on trouve un ensemble de bâtiments construits en 1926 pour le compte de la Maison de haute-couture SMETS : à l'avant, un ancien Hôtel de Maître à la façade de style Beaux-arts, et à l'intérieur Art-Déco ; à l'arrière, un patio et un bâtiment de deux niveaux en fond de parcelle. Ce dernier abritait un garage, des vestiaires, et un atelier de couture à l'étage. L'ensemble a servi successivement à une entreprise d'import-export, à une société de vente de vêtements, puis à différents cabinets d'avocats. C'est dans ce lieu que les architectes de MDW décident d'installer leurs bureaux, pour accommoder l'accroissement de leur équipe.
Le projet s'organise autour du jardin, l'ancien patio central, agrandi et réaménagé. La majorité des espaces s'ouvrent sur ce dernier, et toutes les vues et perspectives passent par là. La collaboration avec Floris Steyaert conduit au choix de plantations basses, et de trois arbres à l'envergure mesurée, pour habiter le lieu sans en masquer la lumière.
Dans le prolongement de la porte cochère, une partie de cour est couverte par une galerie qui relie la maison à l'atelier. Cette pièce extérieure, utilisable toute l'année, sert d'entrée informelle où déposer son vélo, de lieu de discussion, le long de la matériauthèque, ou d'endroit où déjeuner. Par l'usage de briques sur chant à la texture singulière, apposées comme un tapis rouge, ce simple passage trouve un aspect plus domestique et devient un véritable lieu de vie.
Quant au bâti, l'intervention est simple : mis à part une légère restauration, la maison à l'avant est conservée telle quelle, et les bureaux qui s'y trouvent sont transformés en salles d'accueil et de réunion. La galerie est entièrement libérée afin de créer un espace ouvert. Au fond, les deux étages du bâtiment sont évidés, la mezzanine démolie, pour ne conserver que la structure. De cette manière, l'atelier retrouve son lanterneau et jouit d'une grande hauteur sous plafond ; la lumière vient d'en haut et baigne tout l'espace. Sur le pourtour, de hauts châssis ouvrent les plateaux vers le jardin et les différents patios.
Depuis les bureaux ou les salles de réunion, on peut voir l'atelier d'architecture, et vice-versa. De partout, on regarde le jardin, mais également au travers du jardin. Ainsi, par ces évidements ponctuels, nous restaurons le dialogue entre les différents espaces, et générons, au sein du projet, un esprit de convivialité. Cet endroit nous permet non seulement de travailler ensemble, mais aussi de discuter, de nous détendre, de manger, de partager, de célébrer.