12 LOGEMENTS SOCIAUX
Répéter sans ennui.
Quelle est la différence entre la répétitivité d’une façade haussmannienne et celle d’une barre de logements de la reconstruction ? C’est la question que pose le projet de 12 logements, qui articule ces 2 figures opposées d’un urbanisme du bâtiment îlot, en étroite fusion avec la rue, et du bâtiment insulaire moderne.
Un seul modèle de fenêtre en aluminium, répété 132 fois et un enduit à la chaux, sans joint, en finition talochée enveloppent les contours de l’immeuble. La teinte des fenêtres, celle de l’enduit, et des peintures intérieures sont les mêmes, un blanc cassé ivoire, qui accepte la salissure de la pollution du boulevard limitrophe, et des stigmates du quotidien intérieur. La quadruple orientation de l’édifice suffit à nuancer l’unité des teintes, avec le reflet de l’aluminium laqué mat, et la rugosité de l’enduit. Au rez-de-chaussée, un ruban en porcelaine de Limoges, spécialement conçu pour ce projet, de format 16x20 cm, reprend la proportion des fenêtres et protège le bâtiment des incivilités. La teinte et le motif ont été confiés à l’artiste Antoine Espinasseau.
A l’intérieur, cette répétitivité assumée offre des pièces traversantes, et jusqu’à 6 fenêtres par séjour. Le bâtiment dédouble les circulations verticales, supprime les circulations horizontales, chaque escalier commun ne dessert que 2 logements par étage. Au cœur du bâtiment, un grand jardin planté de châtaigniers et chêne prolonge le choix d’un édifice conçu pour durer longtemps, et protège les logements de tout vis-à-vis.