MARIEMONT PAVILLON
CONTEXTE
Le projet porte sur la réalisation d'un pavillon d'information touristique situé à proximité du domaine de Mariemont.
Caractérisé par un parc dessiné sur le modèle des jardins à l’anglaise, le Parc de Mariemont abrite le musée éponyme qui abrite les collections de Raoul Warocqué. Le site constitue un atout touristique majeur de la région du Hainaut.
Notre proposition élargit le cadre de réflexion en questionnant le territoire et le rapport entre le domaine de Mariemont et le centre-ville de Morlanwelz. L’entrée inférieure du Domaine de Mariemont, actuellement un carrefour dangereux, est réaménagée par la création de plusieurs placettes dont un parvis qui marque l’entrée du parc.
Le nouveau pavillon d’information, implanté en face de l’entrée du Parc, forme un contrepoint harmonieux au parvis.
Ce pavillon a pour vocation de faire valoir la découverte du bois de Mariemont, son petit patrimoine ainsi que de promouvoir l’attractivité de la Ville de Morlanwelz.
LE PROJET
Le carrefour se caractérise par une situation décousue et étiolée où sont disposés pêle-mêle, des bâtiments aux styles variés. Implanté du côté inférieur du Parc de Mariemont, le pavillon d’information touristique ne cherche pas à s'imposer, mais trouve sa place de manière autonome tout en faisant écho au pavillon d'entrée du Parc de Mariemont.
Le plan, de type octogonal, renvoi à la typologie des kiosques de manière à créer une équivalence des façades et à s’adresser au contexte immédiat de la même manière. L'idée de façade principale et d'avant-arrière est mise à mal au profil d'une composition isotropique et d'un grand espace central qu'un oculus surmonte. Cette forme octogonale désarme et n'est jamais appréhendable dans sa totalité. Le bâtiment est conçu comme un espace polyvalent permettant d’accueillir tous types de visiteurs. A cet effet, le bâtiment comporte les équipements nécessaires tels que desk d’accueil, sanitaires (dont un WC accessible aux pmr), un espace kitchenette. L’espace intérieur se veut flexible et ouvert pour l’accueil de petits comme de grands groupes ou de manifestations telles que des expositions, concerts, conférences,..
GEOMETRIES
Au plan octogonal des murs se superpose de manière libre le plan hexagonal de la toiture. Cette superposition de plans désaxés et a priori indépendants, crée des oscillations subtiles, enrichit les points de vue et trouble la compréhension de l'édifice. La simplicité de ce procédé en deux manoeuvres désarme par rapport à la complexité et la richesse du résultat. Malgré l’apparence monolithique, son abstraction, l’impression que l’édifice est taillé dans un bloc, nous y devinons une composition en contrepoint : chaque élément de la construction suit une modalité propre, mais respecte également de subtiles correspondances avec les autres. Plus loin encore, chacun de ces petits arrangements résout des problèmes d’ordre fonctionnel : le bloc technique ménage un espace de transition entre l'entrée et l'espace central. La forme est manipulée et une légère inflexion du plan marque l’entrée principale du pavillon. La toiture est étirée et déborde du plan offrant des petits lieux extérieurs couverts.
Les façades alternent parties pleines et parties vitrées afin de rendre le pavillon le plus accessible et le plus lumineux possible. Cette alternance cadre des vues, souligne des perspectives et agit comme un prisme de lecture sur les éléments existants tout en complexifiant encore la compréhension de l'édifice. Les ouvertures sont pourvues de menuiserie de bois en accordéon qui permettent d'ouvrir librement de pavillon et d'en former le prolongement de l'espace public. Une fois ouvert, le pavillon se présente comme un auvent ouvert vers l’espace public. Cette caractéristique en fait un outil véritablement flexible qui s'adapte au gré des saisons, des utilisations et des besoins.
STRUCTURE DU PLUS PETIT DENOMITEUR COMMUN
La structure portante qui soutient la grande toiture en béton est formée par 16 pilastres en briques de 40x20 cm, le bloc technique en mur massif de briques assure pour sa part le contreventement de la toiture. Sous cette apparence simplicité qui consiste à mettre en oeuvre de la brique se cache un enjeu normatif insoupçonné. Le dimensionnement des pilastres a été déterminé par le noeud constructif linéaire maximum autorisé par la PEB et la surface minium de maçonnerie nécessaire à la stabilité de l'édifice. Cette solution a été mise au point pour son caractère à la fois constructif et plastique permettant ainsi d’assurer une certaine unité de la forme et de conserver une finesse d'épaisseur des murs formant l'enveloppe.
UN MATÉRIAU SIMPLE, UNE MISE EN OEUVRE RAFFINÉE
Le bâtiment se pare côté intérieur et extérieur de briques, renforçant l’ancrage du pavillon dans son contexte. La brique est mise en oeuvre suivant deux appareillages. A l'extérieur, un appareillage en demi-brique à joints verticaux épais (3cm) surligne la brique et la met en valeur . A l'intérieur un appareillage debout (alternance de rangée de panneresses et de boutisses) poursuit la logique structurelle des pilastres en briques. Ce jeu d'appareillages tend à démontrer qu'avec un matériau a priori aussi banal que la brique, il est possible d'obtenir une sophistication.
Ce projet s'inscrit donc dans la volonté de proposer une architecture simple mais compliquée, banale mais riche, contextuelle et autonome, cette sensation de trouble par rapport à ce qui est attendu.