083 . VICTOR HUGO
La réhabilitation, le fait de rétablir quelqu’un dans ses droits, de réinsérer, réintégrer dans la société, trouve autant d’échos entre l’humain et le bâtiment. Réhabiliter pour ré-habiter. Ce projet porte sur un immeuble ancien afin de le rénover en logements sociaux, pour le compte de l’organisme InCité, bailleur social et coordinateur des projets dans le secteur sauvegardé.
Dans le centre ancien de la ville de Bordeaux l’enjeu est majeur, le foncier est rare, les édifices protégés et les constructions parfois vétustes s’avèrent souvent d’une grande qualité architecturale.
Aujourd’hui il faut oeuvrer sur l’ancien pour rendre habitable ces logements, leur apporter un confort et un fonctionnement adapté aux modes de vie actuels.
Le projet consistait à réhabiliter intégralement l’immeuble situé 43 cours Victor Hugo à Bordeaux. Le programme comprend cinq appartements répartis sur trois étages, desservis par une cage d’escalier en pierre ouverte sur une cour.
L’intérieur remarquable d’un des appartements est protégé par les Architectes des Bâtiments de France. Son cachet tient à la qualité des boiseries présentes sur l’ensemble des murs, le travail très fin du parquet, la conservation des cheminées et des ouvertures.
L’enjeu a donc été de faire une rénovation discrète, en remplaçant uniquement les éléments détériorés et en conservant les pièces de caractère. Il a fallu revoir l’agencement du logement pour y intégrer de nouvelles pièces sans ajouter de cloison. C’est ainsi que sont nés une porte dérobée dans une boiserie, une pièce d’eau dans un placard profond et des systèmes de fermeture astucieux.
La difficulté tenait en partie à intégrer des éléments de vie actuel dans une configuration déjà très figée, autant d’appareillages qu’il fallait fondre dans le décor.
A l’angle d’une moulure, aligné à un carreau, dans le retrait d’une boiserie. Jouer avec l’existant pour oublier l’intervention.
La cage d’escalier a été entièrement ravalée pour retrouver la pierre originelle, les éléments de serrurerie ont été restaurés et au fur et mesure du chantier sont réapparus les formes singulières entre les volées d’escaliers.
La reconfiguration de cet immeuble a demandé en cela une réhabilitation intelligente et respectueuse, garante d’un centre ville «actif, convivial et habité».