« Construire, c’est mettre à l’abri. Élever des murs pour protéger, et mettre un toit au-dessus, faire de l’ombre » Pierre Lajus.
Bâtir une maison individuelle de nos jours, et particulièrement dans la région Royannaise, un territoire marqué par l'arrivée du mouvement moderne durant les années 50, représente un exercice d’architecture à part entière.
L’intérêt n’est pas de se plier à une esthétique ou à un dogme, mais plutôt de profiter de cette opportunité pour mieux comprendre son vocabulaire et ses codes. Ils vont bien au delà du travail en façade, et poussent très souvent le dessin vers une grande intelligence en plan et une forte souplesse dans les manières de se l’approprier.
Il s’agit pour nous de construire une maison à deux vitesses. Tout d’abord, lorsque seulement le couple l’habite et toute l’activité se concentre au rez-de-chaussée. Ensuite, lorsque la famille est au complet, l’étage et sa terrasse offrent les surfaces nécessaires pour accueillir enfants et petits enfants.
Nous voulions travailler une architecture que l’on vient ouvrir avec mesure, contrôlant les apports de lumière, à l’instar d’une de ces gravures de Palazuelo, où le noir (l’ombre) se déchire pour laisser passer ponctuellement le blanc (la lumière).
De cette volonté naît un projet dur et franc, qui pèse. Il fait appel à la notion de stéréotomie, d’épaisseur et de gravité. Le bloc de béton se voit enduit de blanc, pour attraper cette lumière de l’océan, et seuls les éléments de plancher et de toit-terrasse apparaissent dans sa vraie nature brute. Ce béton gris marque deux grandes lignes larges et horizontales, comme pour ancrer d’avantage le bâtiment dans la terre.
Une maison où l’on se sent en sécurité, protégé, à l’abri.