Maison patios
Branches des bambous -
au matin
le calme du vent
1 couple | 2 enfants
1 terrain pentu et en lanière dit « inconstructible » par les constructeurs de maisons sur catalogue
12 entreprises | 5 mois de consultation
1 sinistre | 6 visites d’expertise | 1 bonne assurance
3 patios | 28 marches | 2 puits de lumière
2 salles de bains sur patios et 1 extérieure
2012 lauréat du prix grand public d’architecture contemporaine | catégorie « maison individuelle »
Autour, les mêmes lotissements qui étirent un peu partout la ville sans l’arrêter. Une répétition de pavillons semblables. Nous sommes dans le Sud francilien.
Sur la longue parcelle néanmoins, quelques beaux arbres culminent en toile de fond.
Depuis la rue c’est d’abord un bloc noir qui se distingue, coulé au bas de la pente. Massivité nue de la maison. On y entre par le bas, comme dans la terre. Les volumes posés ou suspendus voisinent, mais ne se touchent pas, avec un presque-rien d’apesanteur : suspension du plein sur le vide, plénitude du vide sur le béton.
La géométrie des ouvertures équilibre les façades avec ce jeu de rapprochement coin à coin où matérialité et transparences dialoguent. Masse lisse de l’enduit à l’exact nu du verre.
Se dérobant au contexte, l’édifice cherche en lui-même la quiétude du foyer et s’étire aux limites de la parcelle pour mieux la ceindre. Les patios sont alors l’instrument de cette ouverture sur l’intérieur. Le plus grand, en bas, donne au salon son double extérieur et le fait correspondre avec la chambre parentale. Voir sa propre façade alors même que l’on est chez soi déplie l’espace au-delà de ses mesures réelles. Le patio du fond, encastré dans le terrain apporte le ciel à la salle d’eau et s’ouvre aux douches de plein air. Tandis que le plus petit, à l’étage, éclaire tout à la fois chambre, salle de bain et cuisine du dessous.
L’escalier inscrit la déclivité du terrain au-dedans. De sorte que l’effort de la montée découvre la vue saisissante d’un jardin de plain-pied. Et revoilà les grands arbres dans l’embrasure.
La simplicité des pièces aux teintes claires du béton brut est ponctuée régulièrement par les trous de banches. Entré par la grande baie-pivot, la cuisine s’ouvre toute entière, le corps se glisse sous le-porte-faux puis découvre la hauteur du salon et dans la perspective un patio.
Sur les galets blancs, l’érable du Japon, perd quelques feuilles d’un rouge cardinal.