Chalet
Cette réalisation remplace une petite construction vétuste datant des années soixante. Elle en respecte strictement ses dimensions extérieures, contrainte imposée par le cadre légal protégeant les crêtes du jura suisse de toute construction invasive.
En rapport avec le paysage exceptionnel d’égale valeur de tous les côtés, la surface constructible a été divisée en quatre portions identiques d’environ 8 m2. Ces quartiers ont ensuite été répartis à une altitude différente, choisie précisément afin de garantir leur accessibilité. Il en découle une grande variété spatiale, dictée essentiellement par les hauteurs des pièces. Ainsi, à l’intérieur du volume définit par l’ancien chalet, trois des quatre surfaces ont pu être organisées sur deux niveaux pour obtenir au total sept espaces d’usages particuliers. Ces « chambres » sont reliées les unes aux autres par de grandes, moyennes ou petites ouvertures, permettant une déambulation ludique, en spirale, et garantissant sans interruption la perception de l’entier de l’espace intérieur. Isolées les unes des autres par des seuils fortement ressentis, mais en même temps ouvertes sur chacune d’elles, ces pièces de vie sont perçues comme des petites maisons dans la maison.
Sur chaque façade sont dessinées une petite et une grande fenêtre, ainsi qu’une double porte s’ouvrant à l’extérieur. Découpant les murs à des hauteurs différentes, elles dévoilent au regard du visiteur le principe d’organisation spatial intérieur. Seul le faîte de la toiture à deux pans oriente la maison. Elle ne dispose pas d’entrée spécifique ou plutôt elle en bénéficie de quatre. Ainsi, on entre et sort de la plupart des pièces, intégrant les pâturages au principe distributif.
La cabane est construite entièrement en bois. Des planches de sapin des forêts du jura, brutes de sciage à l’extérieur, et rabotées à l’intérieur, ont été clouées verticalement sur la structure porteuse des façades et des murs intérieurs. Des mêmes planches, rainées-crêtées, recouvrent le solivage pour constituer les planchers et les plafonds. Une simple tôle d’acier inoxydable, pliée spécifiquement, revêt la toiture à l’image d’une feuille de papier, renforçant le caractère fragile de l’objet. Un pan est pourvu d’un chéneau récoltant les eaux de pluie.
100% autonome en énergie, elle n’est raccordée à aucun réseau de distribution.
Cette construction expérimente les différents thèmes qui caractérise notre architecture : la simplicité et l’homogénéité des formes, la variété et la richesse spatiale, la neutralité et la singularité expressive, ainsi que le calme, la douceur ou encore la légèreté émanant de la composition formelle.