Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale - RICHELIEU
Le projet se structure autour de la présence de l’église sur la parcelle, présence qui se transforme par l’arrivée d’un nouveau programme... En effet le volume de l’église qui constitue un «plein» urbain et repère structurant au fil des décennies, nous l’avons «retourné» radicalement en lui enlevant son toit, en arasant ses murs à une hauteur de 4,80m : le plein devient un «vide» qui résonne à son tour à l’échelle urbaine.
Le vide généré, sa force paysagère et d’usage est un hommage à l’existant, plus que la muséographie factice d’un lieu qui n’existe plus dans sa fonction.
La cour-église devient une pièce à ciel ouvert pour le programme du CHRS. Les volumes des espaces habités s’ enroulent autour de deux de ses côtés, nord et ouest, laissant ainsi entrer la lumière du sud dans la cour. Les murs du CHRS se «posent» sur les murs arasés de l’église, donnant sur l’espace de la cour. Ils s’élèvent sur 2 niveaux en cœur d’ilot, en retrait, alors que se pose à son tour sur le CHRS l’immeuble de 17 logements, sur 6 niveaux, prolongeant sobrement le fronton de l’église arasée sur la rue jusqu’au pignon de l’immeuble de logement voisin, et formant font urbain sur la rue Richelieu. lls logements sont accessibles par un hall indépendant sur la rue Richelieu, le rattachant en cela à la banalité de l’accès à chez soi depuis une rue.
Les pièces à usages collectif du CHRS donnent toutes sur la cour-église, repère commun et centralité. Concentrées en RDC et sur l’aile nord du bâtiment, elles sont en connexion directe avec ce lieu privilégié, qui peut devenir le support d’un travail d’accompagnement tout autant que le lieu de la déambulation individuelle. Sur les deux étages courants, les chambres s’organisent autour de la cour, leur vues donnant majoritairement sur les arrières de la parcelle, organisés en jardins. La substitution du plein par le vide sur l’emprise de l’église, tout comme le développement en «cloître» autour de ce vide des volumes du bâtiment, permet d’offrir à toutes les chambres un ensoleillement maximal.
Concernant les espaces intérieurs, l’attention a été portée sur le décloisonnement des espaces de vie communes avec les circulations offrant une grande fluidité de l’espace importante dans la qualité de la relation entre accompagnants sociaux et résidents, sur la qualité des circulations éclairées soient par de larges baies vitrées donnant sur les jardins arrières, soit par un puits de lumière traversant tout le bâtiment à l’angle des 2 ailes principales. Ainsi les différentes vues sur l’extérieur, les rayons de soleil qui pénètrent dans les couloirs le matin ou le soir, constituent autant de repères rythmant le quotidien des habitants et de leurs accompagnants.
Le long des couloirs, les chambres ont été étirées au maximum dans la longueur : 2,20m de large, 7,50m de long. Cette disproportion a permis de séquencer les usages de la chambre dans la longueur pour distinguer différentes fonctions : entrer et accueillir, se rafraîchir autour d’un point d’eau, se reposer ou dormir, s’asseoir à une table au pied de la fenêtre... Ainsi l’espace personnel propre à chaque habitant du CHRS ne se résume pas à un passage autour d’un lit. Nous avons conçu le mobilier des chambres afin que ce format singulier puisse être compris et approprié, tout comme nous avons accordé une importance particulière au traitement des sols, tous carrelé, en mettant en avant le motif et la couleur. Ainsi résonne encore un peu à l’intérieur du bâtiment nouvellement édifié la richesse ornementale du sol conservé de l’ancienne église.
Les logements quant à eux font preuve de sobriété : façade blanche enduite, menuiseries disposées selon une modénature régulière en accord avec un programme de logements, marqué par la répétition des pièces. Seul élément de relief, l’usage de bardage métallique anodisé doré clair, que l’on retrouve en habillage des meneaux entre 2 fenêtres... Et qui ferme sous la forme de volets pliants-coulissant en métal déployé, les balcons ouverts au sud et donnant sur la cour du CHRS, garant de l’intimité de chacune des entités de programmes, CHRS et logements sociaux.