Centre Funéraire de Saint-Etienne
300 000 ans.
C’est à peu près le temps qui nous sépare, ou ne relie, aux premiers rituels funéraires connus.
Ils font une part de notre humanité ; le soin attentif que nous portons à nos défunts nous lie au-delà des cultures, des peuples, des religions.
C’est par cette conscience, pour partie, que se développe le projet. L’édifice est très caractérisé, il n’est pas un lieu de mémoire, il est un lieu de la gestion de la mort. Si l’on veut donner à cette fonction une valeur qui transcende la fonction technique qui lui est dévolue, c’est autour de celle du rituel qu’elle peut l’exercer.
Le rituel a pour qualité première d’être la prise en charge collective des émotions individuelles. Il est un processus qui apporte le réconfort aux êtres, et sans songer à rétablir une quelconque pratique ancienne et forclose, il est un possible offert par ce nouvel édifice afin que chacun puisse s’approprier à nouveau le geste dernier que les conditions de notre monde moderne semble lui avoir dérobé.
À la possibilité d’un rituel correspond celle d’une figure qui accompagne le rituel. Elle est le drapé. On pourrait l’appeler le voile, le dais, le linceul, le sindon, le suaire… chacun lui donnera bien le nom qu’il lui convient selon ses origines culturelles, sociales ou religieuses.
Le drapé a deux vertus, celle d’être une permanence dans la plupart des rituels funéraires et celle d’être sans connotation religieuse et par là même d’être conforme à la neutralité que réclame la laïcité républicaine.
Le drapé accompagne le développement du projet, en devient la figure.