035 . LA CABANE DE C et M
« Celui-ci est mon monde {...}. Parlant avec rigueur, jamais je ne contemple le paysage. J’expérimente ses changements horaires, jour et nuit, tout au long des va et viens des saisons. » Martin Heidegger.
Au delà d’offrir quelques mètres de surface supplémentaire à cette maison familiale, le projet cherche avant tout à dévoiler une nouvelle relation avec le paysage qui s’ouvre devant nous: les hauteurs de Planquehaute et la vue vers le lac de Lacanau. Nous construisons un lieu d’observation généreux, une construction comme une parenthèse entre extérieur et intérieur.
Pour y parvenir, le choix a été de ne pas relier physiquement l’ancien bâti avec le nouveau. La juxtaposition, le simple frottement de ces deux volumes semble suffisant au moment de créer le lien architectural entre la maison d’origine et le nouveau pavillon. L’accès différencié, qui oblige à glisser notre corps entre un muret de soutènement et la nouvelle construction confère une toute autre dimension à cet annexe.
Un souhait d’effacement au coeur des hauts pins maritimes déjà présents sur le terrain nous amène à habiller cette construction d’une peau particulièrement sombre. La construction se positionne ainsi entre ces troncs obscurs et élancés.
L’ombre des cimes, bercées par le vent d’Est, se confond avec la vibration de ces façades en bois. C’est le simple élément du couvre-joint, par un jeu de rythme variable, qui suscite ce frémissement.
Plus qu’un pavillon, une sorte de cabane contemporaine. Nous devons nous enterrer d’abord pour pouvoir ensuite découvrir le tableau qui s’occulte derrière. Un refuge pour le corps et pour l’esprit, volontairement dos au chemin d’accès, et pleinement ouvert vers l’expérience du paysage changeant à l’horizon.