Aménagement des berges du canal Saint Denis du pont de Stains à Aubervilliers au carrefour du Canal à Paris
L’aménagement des berges du canal Saint-Denis entre le rond-point des canaux à Paris (19e) et le pont de Stains à Aubervilliers a pour intérêt de mettre en lien les habitants des quartiers concernés Les circulations douces aménagées le long du canal facilite le passage d’une ville à l’autre pour les riverains.
Au droit du parc de la Villette, les limites actuelles sont interrogées pour permettre à minima une continuité visuelle.
D’autre part, la construction du pont Pierre Larousse va permettre de relier le nouveau quartier du Canal à la partie plus urbanisée d’Aubervilliers. Cet ouvrage se trouvera à proximité d’une séquence aménagée selon le concept de «parc canal», qui intégre un corridor écologique et où sera assuré des plantations en pleine terre, notamment arborées.
Enfin, le canal Saint-Denis longe l’ancienne plaine des Vertus, haut lieu du maraîchage en Ile-de-France où l’on cultivait des variétés locales, comme le chou d’Aubervilliers. La production de végétaux a ici, une dimension patrimoniale qui peut être utilisée dans le projet de jardin.
Au vu de ces éléments, la création de jardins partagés prend tout son sens dans la partie «parc canal», à proximité du pont Larousse.
Ces jardins de proximité situés au cœur de l’habitat, sur des friches, au pied d’immeubles de logements sociaux ou encore dans des jardins publics, sont de dimension modeste, 400 m² en moyenne. Ils constituent des lieux d’initiation au jardinage naturel et à des techniques écologiques comme, par exemple, le compostage ou la récupération d’eau de pluie.
Les jardins jouent un rôle important du point de vue de la biodiversité en ville : plantes mellifères, insectes pollinisateurs, variétés végétales anciennes, petites prairies fleuries, zones humides… Ils participent des trames vertes urbaines.
Ces jardins jouent également un rôle de support d’éducation à l’environnement pour les adultes mais aussi pour les enfants. De nombreuses écoles et centres de loisirs peuvent avoir des parcelles pédagogiques dans ces jardins.
Au-delà du jardinage et de ses activités connexes, les jardins partagés sont également des lieux d’animation pour leur quartier : ils accueillent du public à l’occasion de manifestations et d’évènements culturels et conviviaux. Ils sont ouverts au public quand un adhérent de l’association est présent.
Ils connaissent un développement important notamment à Paris du fait de la mise en oeuvre du programme municipal Main Verte depuis 2003 qui encourage ces initiatives. Ces jardins se créent aussi dans les autres départements franciliens et notamment en Seine Saint-Denis: Aubervilliers, Pantin ou Montreuil encouragent la création de ces jardins sur leur territoire.
La crise actuelle redouble le nombre de projets car beaucoup d’habitants de l’Ile-de-France souhaitent jardiner en bas chez eux pour cultiver des légumes dans un esprit de convivialité et de partage avec le quartier.
La création de ce jardin partagé dans la ZAC Canal aura les objectifs suivants :
Créer des liens entre les anciens et les nouveaux habitants d’Aubervilliers autour de l’activité de jardinage et d’activités conviviales, gratuites
Valoriser la participation des habitants, leur offrir un cadre qui leur permette d’être pleinement acteurs du projet de jardin partagé
Initier le public (adultes et enfants) à des pratiques respectueuses de l’environnement (jardinage écologique, compostage, récupération de l’eau de pluie, etc.…)
Impliquer les écoles, les centres de loisirs dans un projet de quartier
Animer une partie de l’espace public du parc
Créer des liens entre les jardins partagés d’Aubervilliers existants, ce nouveau jardin et les jardins partagés parisiens du 19e arrondissement
Valoriser l’héritage de la plaine maraîchère des Vertus
Laisser venir le vivant :
Nous avons souhaité initier une démarche environnementale globale, considérer les enjeux environnementaux comme autant d’éléments fondateurs du projet urbain et répondre ainsi aux enjeux nationaux (Grenelle de l’environnement,…) et locaux (mise en valeur du patrimoine, laisser venir le vivant,…). Ainsi, au-delà d’un « principe de plus-value environnementale », les notions de développement durable et de cadre de vie font parties intégrantes des réflexions nécessaires à la définition du projet.
A partir d’un diagnostic environnemental détaillé (analyse de la biodiversité présente sur le site, gestion du cycle de l’eau, performance énergétique, prise en compte des modes doux, organisation de la frange urbaine et de la trame verte, gestion des déchets,…) qui prend en compte l’environnement actuel du site ainsi que les évolutions attendues dans le cadre du projet, il s’agit dans un premier temps, de définir :
- Les enjeux environnementaux du site, de les hiérarchiser et de préciser les objectifs à atteindre pour garantir la qualité environnementale du projet,
- Le profil environnemental et de développement durable du projet et les niveaux d’exigences attendus au regard du programme envisagé,
Les indicateurs susceptibles de permettre une veille, une alerte permanente de l’évolution du contexte environnemental du projet.
Dans un second temps, le suivi et l’intégration des objectifs environnementaux dans le projet d’aménagement sont continus et permettent d’apporter des idées innovantes afin d’anticiper les démarches de qualité environnementale propres aux aménagements.
En regard des caractéristiques du site, des contraintes mises en évidence et de la
vocation de l’ouvrage à terme, la démarche environnementale et de développement
durable porte tout particulièrement sur les aspects suivants :Intégration et valorisation des espaces publics :
Afin de faire de cet aménagement non seulement un espace vivant, largement ouvert à la diversité des pratiques, mais également un élément majeur du paysage, lieu d’articulation de la ville.
Axe linéaire, animé par « deux façades, le canal peut se découvrir pour lui-même, mais peut aussi permettre de rentrer dans les coulisses des quartiers traversés, avec ce sentiment d’intimité qui le caractérise, comme un entre-deux. Cet aménagement, qui fonde les bases de la structuration d’une trame verte urbaine, favorise l’accès aux aménités et le développement de la continuité écologique. Des plantations et une gestion adaptée à la diversité des espèces floristiques et faunistiques sont proposés afin de renforcer la biodiversité en milieu urbain.Mixité des fonctions et cohérence urbaine :
Fort de sa localisation en interface entre les franges urbaines et le canal, le projet présente des typologies variées et valorise les lieux de rencontre et de convivialité fédérateurs de lien social entre les activités présentes et à venir. La dimension sociale est prégnante dans les aménagements avec différentes ambitions :Qualité de l’insertion du projet vis-à-vis des habitations riveraines,
Capacités d’appropriation des différents espaces pour l’ensemble des usagers des
espaces publics ainsi que des populations riveraines…
Valoriser un patrimoine architectural et paysager :
Au delà des beaux ouvrages de soutènement ou de franchissement existant, les sols des berges du canal sont parfois parsemés de traces, de stigmates, de rails, de longues barrettes de béton, d’une mosaïque de divers sols dont certains beaux pavés…
La valeur historique de ces signes mérite évidemment d’être établie mais nous estimons que c’est l’ensemble de ces indices en l’état et leur distribution qui éveillent l’imaginaire et stimulent la mémoire, et nous décidons donc de les garder tous. Ils ont une valeur mémorielle.
Au même titre bien sur que les écluses encore en activité. Le canal est une infrastructure en service, sans doute en devenir, qui conjugue passé, présent et futur. Il convient de valoriser les activités du site.
Egalement nous avons porter attention à ne pas fermer l’horizon, l’horizon-paysage cher à Michel Corajoud. Il conviendra « d’éviter la prolifération des objets, des mobiliers, faire place à la mise en perspective, à l‘interrelation, aux espaces ouverts et publics », dans l’esprit du travail déjà réalisé au nord du pont de Stains.
Pour autant il nous semble que l’on peut travailler sur une palette végétale plus libre, plus diverse, adaptée aux capacités d’entretien des services techniques et à une moindre consommation en eau bien que celle-ci soit toute proche…
La mise en valeur est aussi réalisée par l’éclairage public des berges. Celui-ci a pour mission d’assurer une cohérence des ambiances et des usages nocturnes pour organiser une lecture aisée des parcours depuis le rond-point des canaux dans le 19ème, jusqu’au pont de Stains. Cette continuité permettra, à terme, d’identifier l’ouvrage et d’inciter les quartiers riverains à se tourner vers cette nouvelle colonne vertébrale urbaine.
Un repérage nocturne sur un périmètre élargi et la connaissance des opérations envisagées, projets en cours, réalisations récentes, nous a permis d’appréhender les choix déjà faits par les communes en termes de mobilier, type d’implantation, couleur de température de lumière.
Toujours par souci de continuité, le projet d’éclairage a pris en compte les réalisations récentes –au nord du pont de Stains- comme les chantiers/études en cours – pour exemple l’aménagement du quai de Gironde haut dans le cadre du T3-.
Le renouveau du fret fluvial incite à retenir les éléments architecturaux remarquables liés à ces activités pour des mises en lumière spécifiques ; ces dispositifs constituent un patrimoine exceptionnel qui doit trouver une expression nocturne. Les points lumineux veilleront à ne pas perturber la faune, à respecter les objectifs environnementaux fixés au projet.