Résidence Etudiante en Avignon
Insertion urbaine :
La parcelle à construire présente de nombreux atouts qui l’inscrivent implicitement dans une démarche de développement urbain durable : Une logique de renouvellement urbain et de densification du centre-ville, une position stratégique sur la route de Lyon, trait d’union entre les faubourgs et la ville ancienne, une future ligne forte de transport en commun qui en fera un axe majeur de liaison et de perception du centre-ville, atténuant le trafic automobile.
Pour autant, le site de la Route de Lyon, si proche des remparts et du cœur historique de la ville, présente des contraintes importantes, en termes de bruit et de vis à vis.
La parcelle, étroite, inscrite entre des constructions existantes, génère de forts vis-à-vis.
Le commerce existant et son besoin d’extension constitue une donnée d’entrée forte pour les accès et les abords du site, en particulier pour la capacité de stationnement.
L’implantation proposée découle largement de ces caractéristiques, et assume une orientation nord sud des logements, comme résultante de plusieurs objectifs : La façade urbaine, ouverte sur la route de Lyon au sud, participe à l’animation et la qualité de celle-ci par son rez-de-chaussée commercial et ses ouvertures ; L’organisation du rez-de-chaussée, favorise le déroulé d’un grand linéaire commercial ; La composition en plots protège les ouvertures ; L’exposition sud et nord de ces logements de 20m² garantie le confort thermique d’été; les orientations Est et Ouest étant nettement défavorables par rapport à l’incidence du soleil estival ; Les vues lointaines vers le paysage dont bénéficient les studios ainsi orientés, s’affranchissent des vis à vis que pourrait imposer la proximité de l’immeuble résidentiel voisin. Au-delà d’une recherche évidente d’urbanité, notre stratégie d’implantation est bien le croisement des différents critères acoustiques, thermiques et visuels.
Deux plots distincts posés sur un socle fédérateur.
Le rapport à l’espace public du socle, largement vitré, est essentiel : Le plan du rez-de-chaussée est le plus libre possible, communiquant avec la rue et la cour Est par de grandes vitrines.
Le restaurant, par sa position, comporte une double orientation sur l’angle sud-est et s’ouvre sur la cour et son platane centenaire. Une terrasse pourrait à terme occuper la façade est, en retrait de la voie. Le commerce est étroitement lié à l’existant dont il constitue l’extension, il s’ouvre à la lumière naturelle en cœur d’îlot et bénéficie d’une cour technique côté Est.
Une résidence, deux bâtiments :
Il nous semble juste de partager le programme en deux entités plus modestes en fractionnant la masse construite sur le site.
En effet, le point clé du programme, est le nombre important de logements (110) au regard d’une parcelle exiguë et étroite.
Cette implantation aérée permet en outre de dessiner des paliers et des circulations communes éclairées naturellement, desservant 10 à 12 logements correspondants à de petites unités de vie.
L’ensemble fonctionne autour d’un hall d’accueil unique, distribuant deux ascenseurs indépendants.
Le hall se développe en façade Ouest, le long d’une allée de stationnement arborée. En retrait du bruit de la route, il bénéficie du calme et d’une grande exposition à la lumière naturelle.
L’entrée constitue une transition douce de l’espace public vers l’espace collectif. L’accès piéton se fait par un portillon abrité par le débord du bâtiment sur rue. Là se trouvent aussi les locaux de services quotidiens : local déchets et local vélo.
Les espaces extérieurs :
La forte densité du site suggère l’idée d’une plantation optimale des espaces libres, tant pour l’agrément que pour l’intégration paysagère. Du platane centenaire aux plantes aromatiques, en passant par l’allée de micocoulier, chaque essence prend place dans les vides du bâti.
Ces différentes échelles de végétation, participent aux conforts thermique et visuel en filtrant les vues et en amortissant les chocs thermiques.
Des logements ergonomiques:
Chaque logement est conçu autour d’un espace de travail, d’un espace de repos et d’un espace sanitaire. Ils sont aménagés autour de meubles intégrés augmentant la capacité de rangement dans les endroits inexploités habituellement par le mobilier des étudiants (placards hauts pour remiser vêtements, équipements sportifs ou classeurs de cours ). Le but est de gagner de l’espace, de la lumière et de bénéficier d’un plan de travail long pour étudier efficacement, poser son ordinateur, travailler à deux.
La fourniture du mobilier plus vulnérable: caisson à tiroirs ou table de nuit, dans les espaces libres en partie basse resterait de la responsabilité des occupants. Le studio est donc conçu en termes d’ergonomie, mais facilite aussi la maintenance: ni recoin, ni tuyau apparent, un calepinage exact des carreaux pour faciliter les finitions. Il est mis en œuvre un maximum d’éléments encastrés comme le réservoir de chasse, le miroir, l’éclairage en plafond par soucis de solidité. Les gaines sont toutes accessibles de la circulation, ou des paliers techniques en extrémité des couloirs.