Les berges du Rhône
Du parking des bas-ports au parc promenade des berges du Rhône
A Lyon, les Berges de la rive gauche du Rhône constituent un vaste croissant de près de 10 hectares sur 5 Km de long, au cœur même de la cité.
La Communauté Urbaine de Lyon a récemment engagé la reconquête de ce site afin de rendre aux piétons ces anciens ports progressivement confisqués par le stationnement automobile (1 600 places).
A l’issue du marché de définition remporté en 2003, nous avons développé un projet continu qui déroule un sillon d’espace public et de nature, dans l’arc du fleuve tendu entre les parcs de la tête d’or et de Gerland. Dans le lit même du fleuve ce territoire est soumis au rythme des crues. Aussi, nous avons développé longitudinale- ment un dessin fluide et dynamique
où les différents rubans piétonniers et cycles s’écartent, s’élargissent ou se rapprochent à l’image du phénomène du «tressage » propre au Rhône. Cet itinéraire de modes doux dessine une longue promenade au contact du fleuve.
Au pied du long perré de pierre et du mail de platanes, l’espace des Bas Ports présente des largeurs transversales très variables (entre 5 et 75 m.). Ces dispositions induisent des lieux très différenciés, du plus naturel en amont et en aval, au plus urbain dans la partie centrale.
Ponctuellement, au contact des ponts, Françoise JOURDA construit une série de « boîtes belvédères » accrochées
au perré et en balcon sur l’espace des berges et du fleuve. A l’image des « pieds humides » des quais lyonnais, ces petites constructions en bois et métal abritent des buvettes, des lieux d’informations, des locaux pour les pêcheurs, location de cycles et une maison du brétillod. Dotées de terrasses, elles associent des escaliers et quelques ascenseurs et multi- plient les accès au fleuve.
L’amarrage de la trentaine de bateaux présents sur le site est sécurisé par la mise en place de « ducs d’Albe ». Ces pieux métalliques en acier corten battus dans le lit du fleuve répondent aux contraintes des crues violentes et soudaines du Rhône.
Véritables objets de mobilier urbain, Ils procurent également un éclairage des quais la nuit.
La mise en lumière, conçue par « COUP D’ECLAT » enveloppe les Bas Ports d’une atmosphère de « clair de lune », (éclairage des perrés, mâts tu- teurs, balises, etc....).
Un important travail de concertation avec les riverains, les habitants des péniches et les services d’entretien a permis de définir la vocation et les usages de chacune des sept séquences qui s’en- chaînent tout au long de ce parcours :
A l’amont, le « brétillod » et la ripisylve font l’objet d’un travail de réactivation écologique (recreusement de la lône, taille douce, constitution d’îles refuge pour les castors).
Plus en amont la plantation d’îles de graminées et de bouquets de saules et de peupliers permet d’installer des jardins alluvionnaires aux abords des péniches habitées.
En partie centrale dans la section la plus large, la grande prairie du Rhône offre un espace dégagé et ouvert au contact des péniches restaurants, des terrasses se développent sur « les planches ».
Au droit du pont de la Guillotière, au cœur de l’arc du fleuve, le quai est re- modelé pour développer de généreuses terrasses plantées et des gradins, face au Rhône, à la presqu’île et à la colline de Fourvière. Cette séquence très urbaine relie le quai haut et les Bas Ports. Au contact de la piscine du Rhône des terrains de sports et des bowls de skates confirment la vocation sportive de cet espace.
L’estacade du centre nautique est élargie par un long plancher en encorbellement sur le fleuve.
Le port de l’Université accueille les bateaux de croisière. La plantation de trois lignes de chênes et d’ormes installe une longue esplanade arborée, propice aux brocantes, et aux marchés.
En aval, le quai existant, stérile et minéral fait l’objet d’un important travail de renaturation des berges. L’installation de coulisses végétales permet de développer une promenade botanique qui rend compte des différents milieux Rhôdaniens.
Ce « parc promenade » est un par- cours qui enchaîne de multiples lieux et milieux et accompagne le fleuve. C’est aussi, un territoire d’usages et de voisinages qui concilie l’échelle de l’agglomération et celle des quartiers traversés, des espaces de manifestations et des lieux de repos plus intimes. Ce projet à la fois souple et durable intègre une stratégie d’entretien et de gestion des différents espaces dans le temps.
Réalisation 2005/2008
Surface : 10 ha Longueur : 5 km.
Coût : 30 M€ HT.