Paris Rive Gauche
Concours pour la construction d’un ensemble immobilier sur LOT T7A2//ZAC PARIS QUARTIER TOLBIAC CHEVALERET
Le Palazzo Parisien.
Dans le registre des objets urbains qui sont identifiables dans l’autonomie de leur écriture et participent d’un ensemble plus large pour constituer un paysage urbain, la figure du Palazzo, nous est apparue comme une évidence face aux enjeux énoncés. Est-ce parce que nous sommes une équipe franco-italienne, toujours est-il que le regard croisé que nous avons porté sur ce Palais (haussmannien ou italien), contient, selon nous, les ingrédients d’une identité architecturale forte et d’une domesticité généreuse propre à exister ici, avenue de France. Aux pieds de la Bibliothèque Nationale de France, on ressent physiquement la transformation à l’œuvre de tout un territoire. Nous sommes sur un belvédère, géométrique, fait de lignes et d’horizons, appelé à se constituer densément mais de façon ouverte. C’est un lieu où domine déjà une atmosphère urbaine intense : activités, commerces, équipements culturels, on s’imagine aisément habitant dès à présent ce nouveau quartier : ici je bois un café, là je vais au cinéma, si je rentrais chez moi par ce chemin je verrais la Seine, ce week-end nous irons au parc…
Nous partons de la contrainte fascinante que la structure peut dessiner cet édifice au-dessus des voies ferrées. Nous gardons en tête la figure du Palais, mais aussi les exemples de l’école de Chicago, où l’apparence de la construction se fait épaisse, modénature même, jusqu’à transformer la relation à l’extérieur de l’édifice. Plusieurs évidences s’additionnent : nous réalisons un bâtiment-pont, nous souhaitons libérer de tout point porteur les futurs logements ; le dessin fin et précis de la structure n’est pas ici seulement un enjeu technique donné, mais bien la possibilité de définir les qualités intrinsèques du projet.
Du sol au ciel, une structure régulière qui se montre
La construction est visible car périphérique, elle héberge les habitations sans interférer avec elles. De trace régulière, c’est une ossature en béton toute de noir vêtue que nous proposons. Celle-ci raconte l’échelle de l’édifice, tant par sa verticalité, que par son rythme horizontal qui correspond à une pièce d’appartement. Cette structure apparente se plie physiquement à des nécessites qui la dépassent : se poser au sol, participer à la vie urbaine et commerciale, constituer une attique, exister dans le ciel et le skyline décrit par le projet urbain, rendre tangible un adossement au futur lot T7A1 pour initier une logique d’ilot, de parenté possible, par une dissymétrie de forme entre façade urbaine et cœur d’ilot.
Dans l’épaisseur de la façade, vie quotidienne et paysage urbain.
Dans la continuité de cette logique constructive, il nous est permis de construire une façade de type légère. Dans une épaisseur constante de un mètre, physiquement tangible par l’emploi homogène et allié du bois et du métal, nous dessinons tous les attributs d’une vie quotidienne entre intériorité et espaces extérieurs : la façade se plie pour constituer un bow-window, orienter le regard vers les vues latérales, capter la lumière du sud, constituer une terrasse ou une loggia… Cette peau est très largement vitrée mais construite par des portes fenêtres aux menuiseries épaisses et très performantes. Parfois son ouverture peut être totale, parfois c’est un vaste élément fixe qui révèle une portion de paysage parisien. Cette architecture permet aussi une existence souple de l’édifice : sans que son dessin soit changé et donc son identité altérée, il peut accueillir toutes les évolutions de ses appartements, toutes les nécessités de transformations commerciales possibles. C’est bien un monument domestique dont nous proposons ici la construction, appropriable dans le temps, présent dans l’espace urbain qu’il occupe.