La cité VVF semble être aujourd'hui l'image confuse etincomplète des différentes et contradictoires visions idéales du siècle passé: la « Siedlung », la « Garden-city », le « Grand ensemble ». Les utopies urbaines ont bien fonctionné là où l'architecture a construit des lieux bien reconnaissables et compatibles avec leur rôle social. Toutefois, le quartier VVF ne semble pas avoir un caractère capable de définir à travers l'architecture une identité reconnaissable et de transmettre aux résidents futurs un sentiment d'appartenance. Le projet se base sur le concept qu'aujourd'hui, comme jamais auparavant, il est nécessaire qu'une communauté civile ait des «endroits» dans lesquels se reconnaître.
La législation et le volume requis par l'avis de concours exigeait, de façon courageuse et spectaculaire, de démolir tous les "bâtiments placides" des années quarante et de protéger le "bâtiment-monstres" des années soixante. Le projet est structuré sur cette condition préalable, mais refuse radicalement à construire son «idée urbaine" en suivant la logique spéculative de la "cubature maximale". L'objectif est de produire, à travers une "forme forte", un signe de l'ordre constructif dans le grand désordre formel du quartier existant. La forme forte est un bâtiment capable de définir un lieu à vigoureuse identité, ouvert au quartier et, dans le même temps, un espace clos dans lequel ses habitants peuvent construire un sentiment d'appartenance physique. Le bâtiment, de volume simple et élémentaire, dessine une cour rectangulaire au caractère extérieure solide et à l'intérieur domestique. Fermé par les façades sur tous les côtés, mais reliée au parc avec des portails, c'est un lieu protégé et en même temps perméable. Un jardin authentique qui «s'ouvre sur lui-même» et défend un endroit de l'immensité du territoire urbanisée. La grande cour, à forme régulière et aux proportions classiques, est fermée sur les quatre côtés et marque vivement le territoire délavé tout au tour. Les citations sont évidentes non seulement dans ses formes, mais aussi pour son rôle urbain.
Le schéma typologique est vivement lié à la nature constructive du bâtiment. Chaque élément du projet suit en plan une quadrillage, carrée et régulière. Un noyau massif central, comme s’il s’agissait une cheminée, qui s'élève de l'embasement en murage, depuis le socle, est le cœur du bâtiment. Dans le noyau, il y a toutes les installations et les services. Cette solution structurelle, outre la diminution des charges sismiques, permet aussi une très grande liberté architecturale, puisque aucun contreventement n’est désormais nécessaire dans l’espace à aménager et qu’aucun élément en façade n’est rendu massif par des refends en béton. Avec des éléments type «prédalles» et un sur-béton, les délais d’exécution de l’ouvrage seront extrêmement restreints et l’on garantit simultanément une mise en œuvre d’un nombre de matériaux limité, conforme aux objectifs de développement durable.
Dans le but d'optimiser l'espace bâti et de minimiser les coûts d'entretien, toutes les parties de distribution communes et les ascenseurs ont été limitées au minimum. L’implantation du bâtiment et sa volumétrie générale sont en cohérence avec le captage passif, été comme hiver. Une qualité thermique poussée permettra d’obtenir un indice énergétique très élevé et de remplir les exigences Minergie Eco®.
Tous les accès aux escaliers s'ouvrent vers la cour intérieure du complexe pour renforcer la vocation collective du nouveau quartier. Le garage, contenu à l'intérieur du terre-plein, s'ouvre en plusieurs points vers le ciel pour améliorerla perception de l'espace souterrain. Tous les locaux communs sont regroupés au niveau durez-de-chaussée et du toit jardin pour garantir une convivialité intergénérationnelle. Il a été conçu comme un vecteur de rencontres appropriable par toutes les habitantes et promoteurs de sociabilité.
La structure, liée au noyau en béton, définit un module d'espaces égaux en séquence continue et uniforme. Tous les logements sont construits sur des unités modulaires de taille égale et ils peuvent être assemblés de manière différentegrâce à des couloirs traversant qui offrent une variété d’orientations et des généreuses perspectives intérieures. Tous les locaux sont conçus sur une dimension de base qui correspond à la largeur moyenne d’une chambre à coucher et doublée à celle du séjour. Les parois de séparations internes seront réalisées en panneaux légers genre plaque de plâtre ou en bois, facilement modifiable sans devoirs intervenir sur la structure. De cette manière et selon le nécessités toutes les unités pourront facilement être assemblées entre elles pour obtenir des locaux plus spacieux ou être divisées pour accueillir de couloirs ou pour intégrer des armoires.Ce système permet une grande simplification exécutive et un haut degré de flexibilité pour la planification et la déclinaison de taille différente d’appartements tout en maintenant le même principe de modularité et l’utilisation d’éléments construit unifiés. La flexibilité du plan, qui permet de regrouper et séparer les divers appartements, fournit à la structure de l'habitat des possibilités concrètes pour un réaménagement futur des espaces. De cette manière tous les appartements conserveront les mêmes qualités typologiques. Les dimensions seront donc déterminées en fonctions du nombre de pièces désirées. La structure élémentaire et les typologies flexibles proposent un système optimal pour une perspective à long terme qui s'adaptera aux changements sociaux à venir. Le but est une utilisation universelle de l’habitat dans un système traditionnel pour toutes sortes de familles et de cohabitations.
L'emploi de typologies résidentielles traditionnelles est un choix radical qui vise à optimiser les espaces, les énergies et à aller à la rencontre des diverses cultures de l'habitat. Aucun local n'est caractérisé par une destination spécifique permettant ainsi, sans aucune modification essentielle, des usages divers. A l'intérieur des appartements les surfaces non habitables sont réduites au minimum et les solutions de types dispersives, telles que des encastrements compliqués entres des différentes unités et les duplex, sont évitées. Les fenêtres, réduites au minimum afin de minimiser les déperditions et les coûts, éclairent généreusement les locaux du plafond au plancher. La pluparts des logements ont une double exposition. Cette disposition garantit, outre une qualité visuelle, une qualité thermique, par la simple maîtrise de la ventilation naturelle du logement. Vers l'espace extérieur sont ouverts des loggias et des jardins d'hiver.
Le projet tient compte du fait que chaque ouvrage doit devenir partie intégrante et stable de la ville dans une perspective de développement à long terme. Le projet a été développé au départ dans le but de concilier les objectifs architecturaux avec les objectifs du développement durable par un concept énergétique zéro C02. Les bâtiments ont été conçus comme « des constructions à l'entretien zéro »: matériels de façade résistants, durables et naturels. La grande simplicité des techniques et des matériaux de construction utilisés permettra un entretien continu et facile.
Dans cette optique a été dessinée une structure à la fois solide mais flexible, durable mais modifiable. Le projet clarifie et concrétise cette nature hybride dans sa forme bâtie à travers un usage cohérant et conséquent d’éléments assemblés (flexibles, transformables, interchangeables, modulaires...) et d’éléments construits (massifs, durables, solides, concrets…). Tous les éléments sont simples, les détails ordinaires, les matériaux traditionnels et économiques, pensés pour être aisément entretenus, respectueux des normes sur l’économie d’énergie, le recyclage. Ils sont aussi conçus pour éviter le gaspillage de matériaux et de mise en œuvre.
La structure de la façade à l'intérieur de la grande cour a été dessinée en éléments préfabriqués assemblés sur place. La conception d’une enveloppe d’éléments modulaires facilite le démontage en cas d’agrandissement par phases de construction et de modification futures. La matérialité extérieure brut offre une variation naturelle de traitement tout en préservant l’unité de l’ensemble. Elle assure la protection, apporte l’inertie, et offre un aspect incomparable de matériau naturel sans aucun traitement ni enduit. Les parties vitrées sont intégrées dans des menuiseries bois-aluminium. Des verres à haut coefficient d’isolation sont sélectionnés de façon différenciée suivant les expositions pour filtrer les rayons directs sur les parties exposées au sud. L’utilisation de toiles solaires permet de préserver d’une part l’intimité de l’intérieur et d’éviter aussi la surchauffe en période de canicule.
De façon explicite, cette architecture explicite son caractère constructif dans chaque élément. Ainsi toutes les formes extérieures apparieront déterminées par les lois de la statique et la nature des matériaux. La règle donnée par la structure mécanique apparaît comme un principe régulateur. La conception des façades respecte un principe unique d’ordre général. Seulement deux éléments sont répétés dans tout le développement des façades: un contrefort extérieur en béton armé brut et à l'intérieur un quadrillage préfabriqué sans variation dimensionnelle.
Concours, Evolution urbaine du périmètre Vieusseux-Villars-Franchises (Genève) Suisse 2013
Superficie lorda totale: 126.300mq
Numero alloggi: 560
Data concorso: gennaio 2013