Maison ECO
Le site se trouve dans la campagne au nord de la bourgade de Morges sur la commune d’Echichens. La parcelle est un sous-bois, une sorte de clairière en limite de zone agricole. La présence de nombreux grands arbres augmentée de celle d’un monticule abritant un réservoir d'eau potable donne au lieu un caractère introverti dans lequel peu de lumière naturelle pénètre jusqu’au cœur de la parcelle.
Le projet cherche à tirer parti de ce contexte particulier en proposant une construction entièrement vitrée sur ses quatre façades offrant ainsi un rapport très intime avec les branchages de la forêt à l’image d’une cabane dans les arbres.
La maison, bien qu’inscrite dans un quartier de villas traditionnelles, paraît relativement isolée par ce contexte particulier. Ce sentiment, accentué par une assise légèrement décollée du sol, en fait une construction atypique pour la région, une sorte de « Case Study House » en terre vaudoise…
Le plan du rez-de-chaussée est un rectangle de 10 x 14 m. représentant la surface constructible maximale autorisée. Un mur de refend divise cette surface en deux : au nord, un appartement de location s’articule autour d’un noyau central et au sud, prend place la partie « jour » du logement principal. La coupe longitudinale s’explique par une réinterprétation de la notion de combles imposée par la réglementation en vigueur. Ainsi la maison comporte un attique de 10 x 10 m. en retrait accueillant la partie nuit du logement principal à savoir trois chambres et un atelier. Cet étage est prolongé au sud par une terrasse qui permet de distinguer le Léman et les montagnes par-dessus le monticule. La terrasse nord jouit d’une vue panoramique sur la campagne environnante et le Jura. Le programme est complété par un sous-sol partiel abritant les installations techniques et les locaux de rangement.
La structure est composée de dalles, de quelques murs en bétons armés laissés bruts de décoffrage et de fines colonnes périphériques. Ce système porteur, minimaliste, suffit à assurer la stabilité statique et parasismique de la construction. Par un traitement particulier des verres, la maison se confond avec son environnement en reflétant les arbres. De jour, l’intimité est assurée par l’effet miroir des façades. De nuit, ce sont des voilages ainsi que des stores à lamelles dissimulés dans les têtes de dalle qui assurent cette fonction.
Une série de mesures liées au développement durable et à l’amélioration du confort ont été mises en place :
La toiture est végétalisée avec de l’humus et restitue en quelque sorte à la forêt la portion de sol qui lui a été empruntée.
La totalité des façades étant vitrée, la maison fonctionne naturellement comme un capteur solaire. Cette énergie est maîtrisée grâce à une ventilation à double flux qui permet de maintenir une température constante toute l’année et d’assurer le renouvellement d’air dans la maison sans perdition de chaleur. Le chauffage est assuré par une pompe à chaleur.
Les eaux de pluie, systématiquement recueillies par le toit et les terrasses, sont acheminées dans une citerne enterrée puis utilisées comme « eau grise » pour les chasses d’eau, les machines à laver et l’arrosage. Le trop-plein de la citerne ainsi que les eaux de drainage sont ré infiltré dans le terrain via des modules d’épandage et un puit perdu. Ainsi, la maison n’est aucunement raccordée au réseau public d’évacuation des eaux claires. Ce simple fait confère à cette construction une haute valeur environnementale ajoutée.
graf & rouault architectes