En 2005, la ville d’Oullins a décidé la création d’une médiathèque de 2 000 m² pour remplacer sa bibliothèque.
Cet équipement de culture, de connaissances et de divertissements, devait être aussi le moteur de l’urbanisation du nouveau quartier de la Saulaie. Le projet présenté est lauréat du concours d’architecture en 2006.
Bâtiment emblématique mais pas écrasant, urbain et ouvert sur le paysage qui l’entoure, il offre les perspectives de développement.
L’écriture simple de son architecture et l’utilisation de trois matériaux très identifiables lui donnent les qualités intérieures et extérieures nécessaires.
Ce projet est l’expression architecturale d’une volonté politique, urbaine et sociale.
Une grande pièce urbaine trouve sa place juste dans la ville en mutation.
La nouvelle médiathèque d’Oullins s’installe dans un quartier en devenir. Elle articule le centre historique, développé le long de la Grande Rue, et le nouveau quartier de la Saulaie autour du pôle multimodal que formeront la gare et l’arrivée du métro en 2013. Elle est la première pierre de la réhabilitation des anciennes friches SNCF, de l’habitat le long de l’Yzeron et de la requalification des berges du Rhône.
Bien que majestueuse, cette grande halle respecte une échelle urbaine juste. Elle s’insère sans conflit dans la continuité du tissu ancien et dense des îlots voisins. Son gabarit épouse l’existant. Les vues et les vis à vis sont respectés. Sa transparence crée un dialogue continu
entre intérieur et extérieur, ouverte sur le monde comme pour exprimer qu’elle est un lieu d’échanges et de culture, un équipement. Elle est posée sur un socle de granit clair continu, sol de la médiathèque qui se prolonge en parvis extérieur et deviendra, à terme, une grande place.
Une structure simple pour une architecture lisible.
A la transparence du bâtiment qui offre une présence urbaine vivante, des effets de lumière et de reflets changeants s’ajoute une très grande lisibilité de l’architecture. Le volume de verre s’adosse à une boîte de pierre sombre (basalte flammé) ; une charpente en bois lamellé-collé, faite de poutres et poteaux, soutient un toit mince et clair qui est à la fois un auvent et un signal.
Les trois matériaux, bois, verre et pierre sont utilisés avec subtilité et différenciation.
La pierre agrafée enveloppe la boite en béton desservie par l’atrium. C’est une matière noble qui exprime l’urbanité du projet. Quand elle se retourne, à l’intérieur de l’atrium, elle est perforée pour jouer le rôle de correction acoustique.
Une profonde loggia au premier étage crée une distance de respect avec l’immeuble voisin, sur la façade sud.
La façade nord est la plus vitrée pour offrir un maximum de lumière naturelle, avec un vitrage très performant. Elle est confortée horizontalement par les poutres intérieures sur lesquelles s’adossent les passerelles d’entretien.
La structure des portiques est constituée d’un système poteaux-poutres mixtes bois et treillis métallique, dans une trame de 7,40 m dans les deux sens. La toiture est constituée d’une charpente en bois et de bacs acier. La sous face en Eternit lui confère sa couleur blanche. Les débords de toiture sur les façades Ouest et Est évitent les effets de surchauffe.Différents bois sont utilisés pour différentes fonctions. Les poteaux extérieurs sont en sapin, les menuiseries intérieures en chêne, les meubles des bibliothèques en placage plus sombre.
Organisation optimisée et qualité des ambiances.
Le principe constructif a permis de dégager des grands plateaux, qui pourront s’adapter à différentes évolutions mais dans un premier temps le choix s’est fait pour une organisation fonctionnelle. L’alternance des transparences
et opacités permet de gérer l’intimité nécessaire aux différentes activités.
Le sous-sol accueille un parking public de 60 places, accessible à tous, particulièrement aux riverains.
Au rez-de-chaussée, l’Atrium est en relation directe avec le paysage urbain environnant. Après l’accueil, l’espace Kiosque invite à une lecture détente et rapide. Au-delà, l’espace numérique offre de nouveaux services aux publics en difficulté ou adapté à de nouvelles pratiques.
Dans l’espace plus fermé de la boîte en pierre, l’Atelier est un espace polyvalent communal qui fonctionne de façon autonome. A côté, le fonds patrimonial est une salle de 30 m² adaptée à la conservation de documents anciens avec des conditions hygrométriques particulières. Enfin
sur le jardin aménagé à l’Ouest, les bureaux du personnel conservent leur intimité.
L’escalier en faille dessert magistralement les deux étages de lecture en offrant une visite architecturale du bâtiment.
Dans une volonté de créer des espaces partagés par
tous les publics, le premier étage rassemble les ouvrages de l’espace fiction, le deuxième ceux de l’espace documentaire.
Le premier fonctionne sur une organisation en modules avec un grand plateau pour tous les publics, un espace petite enfance pour enfants et parents et une salle d’animations réservée aux enfants.
Au deuxième étage, l’espace documentaire offre un espace de lecture généreux ainsi qu’un secteur image et sons, avec bornes de téléchargement et une salle de lecture avec de larges vues sur la ville.
La médiathèque est un espace de culture dont la réussite repose sur une exigence de confort total pour ses lecteurs et son personnel. On parle ici des conditions lumineuses, thermiques et acoustiques. La lumière naturelle est privilégiée dans ce grand volume de verre.
Elle est complétée par un éclairage artificiel graduable dont l’intensité varie en fonction de la lumière extérieure, donc selon les besoins, en associant confort et économie d’énergie. Le confort thermique est assuré de manière générale par l’utilisation judicieuse des matériaux suivant l’orientation du bâtiment. Il est complété par une isolation par l’extérieur, un plancher chauffant et par un système de déplacement d’air à très basse vitesse dans le hall. Le confort acoustique est lié lui aussi au choix de certains matériaux comme un vitrage très performant acoustiquement, de la pierre perforée dans l’Atrium et un isolant acoustique en toiture.
Dispositifs environnementaux.
La position la plus environnementale du projet, on l’a dit, est certainement son implantation et sa place dans ce paysage urbain, l’utilisation des matériaux et des formes en fonction de son orientation, en plus de son rôle social d’équipement.
Cette approche est enrichie par la recherche des conditions optimales de confort lumineux, thermique et acoustique. Enfin, l’emploi de matériaux à faible énergie grise pour le clos couvert que sont la pierre, le verre et le bois participe à cette volonté de s’inscrire dans une démarche écologique plus globale.